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Une ancienne exciseuse se joint à la lutte pour mettre fin à la pratique

PUBLIÉ juillet 4, 2019

Une ancienne exciseuse se joint à la lutte pour mettre fin à la pratique

En savoir plus sur un projet qui contribue à mettre fin à un rituel traditionnel néfaste

Par Patrice Zongo, chargé de communication, Burkina Faso

FGM Rally in Burkina Faso

Dayamba Lampo* excise des filles et des femmes depuis des années. Les mutilations génitales féminines (MGF) - l'ablation partielle ou complète des organes génitaux externes , souvent avec une lame de rasoir - constituent un problème auquel de nombreuses filles et femmes sont confrontées au Burkina Faso.

Bien que le gouvernement et d'autres organisations, telles que Christian Children's Fund of Canada (CCFC), s'efforcent de mettre fin à cette pratique depuis des années, les traditions peuvent être lentes à changer ; mais la bonne nouvelle est que des progrès ont été réalisés.

Selon de multiples sources, en 2010, 75,8 % de filles et de femmes du Burkina Faso ont été victimes de mutilations génitales féminines, alors qu'en 2015, on estime que ce chiffre a chuté à 67,6 % pour les femmes âgées de 15 à 49 ans et à 13,3 % pour les filles âgées de 0 à 14 ans.

Pour aider à réparer le tort qu'elle a fait, Lampo a échangé sa lame contre un mégaphone. Elle participe à un projet dirigé par CCFC et financé par l'UNICEF. L'objectif est de lutter contre les pratiques nocives de mutilation génitale féminine.

Cette membre de la communauté tire maintenant la sonnette d'alarme sur cette pratique dans son village et dans les environs. En fait, elle préside le comité local de surveillance, qui informe et éduque le public sur les dangers des MGF.

Elle s'est jointe à d'autres femmes pour sensibiliser les chefs et les membres des communautés dans 350 villages de l'Est du Burkina Faso aux dangers des mutilations génitales féminines.

Traditionnellement, les filles étaient excisées pour qu'elles soient socialement acceptées, aptes au mariage et pour préserver l'honneur de la famille, mais les populations locales n'étaient pas toutes conscientes des effets secondaires néfastes de cette pratique sur la santé à court et à long terme. Cela est en train de changer.

"Je réalise que mes actions ont contribué à détruire la vie de plusieurs femmes", avoue Lampo, le visage tourné vers le bas, comme si elle plaidait sa culpabilité. "Certaines ont des difficultés pour avoir des enfants. D'autres ont développé une incontinence. Je suis désolée et triste quand je pense à elles", dit-elle à propos de cette pratique traditionnelle, qui est courante dans certaines régions rurales depuis des générations.

Les filles et les femmes qui ont été excisées peuvent souffrir d'un ou de plusieurs effets secondaires nocifs, comme l'a noté Lampo. Elles peuvent également souffrir d'infections chroniques (urinaires, du système reproductif), de mictions douloureuses, de problèmes menstruels, de complications liées à la grossesse/l'accouchement, de stress psychologique, etc.

"Participer à cette initiative me donne un sentiment de repentir", dit l’exciseuse devenue militante. "Même si je ne peux pas revenir en arrière pour changer les choses, cela me donne une autre chance d'empêcher [ces traditions] de continuer à l'avenir".

* Pas son vrai nom

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